Manhal Issa’s Paintbrush
Human figures and vegetations, ghosts, restive horses and strained shadows disaggregate, stagger and dump down.
It is only the weaving of the clouds of colours; clouds whose paintbrush creates a constant alchemy.
And inside these clouds there are dances accompanied by the music of colours.
Inside these clouds, there is a song directed by an orchestra made of lines, circles and ornaments, the canvas escapes from its matrix like buds that open and sparks that sparkle.
This is Manhal Issa’s paintbrush, which swerves in the waters of the beginnings.
The interior reveals itself with a brushstroke, such as the ink of an artery that flows to draw the contours of the outside. The inside and outside are one single desire; it is the desire of two lovers who meet again.
Everyone embraces the place to celebrate this reunion.
The colour of the paintbrush is an attire of the place, as if a pebble wore the dress of a rose, and a rose a woman’s shawl.
Time seems to share in these forms its body between a morning that guards the threshold of the night, and a night that watches its horses in the forests of the body.
Author: ADONIS
English translation: Danii Kessjan
Le Pinceau de Manhal Issa
Des silhouettes humaines et des végétations, des fantômes, des chevaux rétifs et des ombres tendues se décomposent, titubent et se laissent choir.
Ce n’est que le tissage des nuages de la couleur ; des nuages dont le pinceau ne cesse de créer l’alchimie.
Et dans ces nuages, se trouvent des danses que la musique des couleurs accompagne.
Dans ces nuages, se trouve un chant que dirige un orchestre fait de lignes, d’ornements et de cercles, la toile s’échappe de sa matrice sous forme de bourgeons qui s’ouvrent et des étincelles qui scintillent.
C’est le pinceau de Manhal Issa qui se retourne dans l’eau du commencement.
L’intérieur se révèle au pinceau, tel l’encre d’une artère qui jaillit pour dessiner les reliefs de l’extérieur. L’intérieur et l’extérieur forment un seul désir ; c’est le désir de deux amants qui se retrouvent.
Chacun étreint le lieu pour célébrer ces retrouvailles.
La couleur du pinceau est un habit des lieux, comme si un caillou portait l’habit d’une rose, et la rose le châle d’une femme.
Le temps semble sous ces formes partager son corps entre un matin qui veille au seuil de la nuit et une nuit qui guette ses chevaux dans les forêts du corps.
Auteur : ADONIS